En Bourgogne, dans l’Auxois, notre « pays » de Pouilly, de Sombernon, d’Anay-le-Duc, chevauche la ligne de partage des eaux qui voit se jeter, les unes dans la Méditerranée, les autres dans l’Océan Atlantique, dans la Manche et la mer du Nord. Nous sommes ici sur ce « toit du monde occidental » qu’ Henri Vincenot a célébré tout au long de son œuvre, depuis le village de Commarin, où il a vécu et où il est mort. Ces Hauts de Bourgogne sont aussi un carrefour d’où, toujours selon l’inoubliable Vincenot, « on a toute l’Europe devant soi sans remuer le pied » : au Nord, le grand plateau qui voit la Seine sortir de terre et commencer son voyage vers Paris ; à l’Est, la large plaine où la Saône paresse jusqu’à Lyon sous le regard de la côte vineuse ; au Sud, la route qui court à Autun, porte d’entrée de la vieille forêt celte du Morvan, gardée du haut du Mont Beuvray par l’antique Bibracte des Eduens ; à l’Ouest enfin, les voies qui dévalent vers le Bassin parisien par l’Avallonais, saluant du côté de Clamecy la mémoire des hardis mariniers qui « flottaient » jusqu’au pied de Notre Dame de Paris le bois dont la Capitale se servit au cours des siècles passés pour construire et chauffer ses maisons.